Fongecif : remplacement et alternatives, quelle solution choisir ?

Le Fongecif a cessé d’exister depuis le 1er janvier 2020, remplacé par de nouveaux dispositifs issus de la dernière réforme de la formation professionnelle. L’ancien Congé Individuel de Formation (CIF) a laissé place au Projet de Transition Professionnelle (PTP), géré désormais par les associations Transitions Pro.

Les règles d’accès, les critères d’éligibilité et les démarches ont été profondément modifiés. Plusieurs dispositifs coexistent aujourd’hui pour accompagner les salariés souhaitant changer de métier ou se former, chacun répondant à des conditions précises et à des objectifs distincts.

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Fongecif : comprendre la fin d’un dispositif historique

Pendant des années, le Fongecif a été le pilier de la formation professionnelle pour tous ceux qui rêvaient de changer de voie ou de prendre un nouveau départ. Il était le refuge des salariés qui, lassés de leur quotidien, voulaient s’offrir une parenthèse pour se former, se qualifier, parfois même décrocher un diplôme, tout cela sans sacrifier leur salaire. Grâce au congé individuel de formation (CIF), il devenait possible de mettre sa carrière sur pause et de s’armer de nouvelles compétences, loin du cadre habituel de l’entreprise.

Concrètement, le CIF permettait à chaque salarié, sous réserve d’ancienneté, de suspendre son contrat pour suivre une formation de son choix. Le Fongecif, acteur paritaire, couvrait les frais pédagogiques et veillait à ce que la rémunération soit maintenue, du moins en partie. Ce système, véritable colonne vertébrale de l’emploi formation professionnelle, a accompagné des milliers de parcours singuliers, contribuant à la vitalité du marché du travail français.

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La donne a changé en 2018, avec l’arrivée d’une réforme de la formation professionnelle qui a rebattu les cartes. La gestion des parcours de transition s’appuie désormais sur les associations régionales Transitions Pro. Le CIF a tiré sa révérence, cédant la place au Projet de Transition Professionnelle (PTP), avec une promesse : mieux répondre aux réalités des reconversions. Cette refonte met l’accent sur l’adéquation entre besoins économiques, évolutions des métiers, et ambitions personnelles, tout en simplifiant les démarches pour les salariés. Le Fongecif appartient désormais à l’histoire, mais l’accompagnement, lui, se poursuit sous d’autres formes.

Pourquoi le CIF a-t-il été remplacé ? Les clés de la réforme

La disparition du Fongecif et la fin du congé individuel de formation (CIF) n’ont rien du hasard. La loi de 2018 sur la liberté de choisir son avenir professionnel a mis en lumière plusieurs limites : complexité administrative, inégalités d’accès selon les régions, et manque de lisibilité pour les salariés. Trop souvent, des actifs motivés se heurtaient à un parcours du combattant ou renonçaient faute de soutien adapté. Il fallait donc agir.

Depuis 2020, place aux associations Transitions Pro et aux commissions paritaires interprofessionnelles régionales (CPIR). Le Projet de Transition Professionnelle (PTP) a pris le relais, recentrant le dispositif sur la reconversion professionnelle réelle et structurée. L’objectif est simple : garantir à tous un accès équitable, des démarches plus directes, et un financement harmonisé, quel que soit le lieu de résidence ou de travail.

Voici les axes majeurs qui ont guidé la réforme :

  • Permettre à chaque salarié de s’y retrouver facilement grâce à un référent unique, Transitions Pro, pour toute la région.
  • Mieux connecter les attentes individuelles avec les évolutions concrètes du marché du travail.
  • Assurer une gestion financière claire, avec des règles définies et transparentes pour tous.

La bascule du CIF vers le PTP marque un tournant : la priorité va désormais aux projets mûris, motivés par le besoin d’évoluer ou de changer de métier. Ce changement s’inscrit dans le code du travail et clarifie le rôle de chaque acteur, pour que le parcours de formation ne soit plus une loterie, mais une opportunité réelle et accessible.

Transitions Pro : le nouvel acteur pour accompagner votre reconversion

Depuis la disparition du Fongecif, les associations régionales Transitions Pro sont devenues la référence pour toute reconversion professionnelle. Ces commissions paritaires interprofessionnelles régionales (CPIR) examinent chaque projet de transition professionnelle (PTP), en assurant à la fois le financement et le suivi du parcours. Pour les salariés, cela signifie une continuité dans l’accompagnement, mais aussi une approche plus personnalisée.

Transitions Pro entre en jeu dès la conception du projet de reconversion. Les jurys régionaux évaluent la solidité de la démarche, s’assurent de la cohérence entre la formation demandée et le métier visé, tout en étudiant la viabilité du parcours. L’idée : s’assurer que la reconversion n’est pas un saut dans le vide, mais s’appuie sur des bases réalistes et des ressources adaptées.

L’accompagnement ne s’arrête pas à la validation du dossier. Transitions Pro prend en charge le congé, finance la formation, et reste présent à chaque étape. Chaque salarié dispose d’un interlocuteur dédié, capable de l’orienter sur les conditions d’accès, les étapes administratives, et le financement. Ce lien direct permet de lever les doutes, d’adapter le parcours si besoin, et d’assurer un suivi sur mesure entre l’association, le bénéficiaire et l’organisme de formation.

Le dispositif s’articule également avec le CPF de transition. Ce dernier, mobilisable pour les formations certifiantes, permet d’assembler différents leviers de financement. Résultat : un accompagnement complet, depuis la naissance du projet jusqu’à l’obtention du diplôme ou du titre professionnel. Cette nouvelle organisation place l’individu au centre, facilitant l’acquisition de compétences vraiment utiles sur le terrain.

Quelles solutions choisir aujourd’hui pour financer sa formation ou sa reconversion ?

Pour celles et ceux qui souhaitent financer une formation professionnelle ou se lancer dans une reconversion, plusieurs options existent aujourd’hui, chacune adaptée à une situation précise. Le CPF (compte personnel de formation) s’est imposé comme la ressource de référence. Alimenté chaque année, il donne accès à un large choix de formations certifiantes ou qualifiantes pour tous les actifs, qu’ils soient salariés, demandeurs d’emploi ou indépendants. L’interface numérique, gérée par France Compétences, simplifie la gestion des droits et le choix des formations.

Selon votre statut, différents dispositifs peuvent venir compléter ou renforcer le CPF :

  • Les salariés peuvent solliciter le CEP (conseil en évolution professionnelle) pour construire un projet solide et sélectionner la formation la plus pertinente.
  • Pour les demandeurs d’emploi, l’AIF (aide individuelle à la formation), pilotée par France Travail, offre des solutions de requalification, en particulier pour les parcours non éligibles au CPF.
  • Les travailleurs indépendants s’appuient sur les FAF (fonds d’assurance formation) de leur secteur, qui prennent en charge tout ou partie des coûts, en fonction des règles propres à chaque branche.

La POE (préparation opérationnelle à l’emploi) cible les besoins des entreprises en formant les candidats sur des compétences précises, facilitant ainsi l’embauche. Les conseils régionaux interviennent, via le PRF, pour soutenir les publics fragilisés ou les secteurs peinant à recruter. Pour les personnes en situation de handicap, l’Agefiph finance des actions spécifiques, favorisant leur reconversion dans des conditions adaptées.

Changer de métier, aujourd’hui, ne tient plus du parcours d’obstacles réservé à quelques initiés. Les dispositifs sont là, les acteurs mobilisés, et les outils numériques rendent chaque étape plus lisible. Il reste à chacun le choix d’oser la transformation, de saisir l’opportunité et de tracer sa route, même là où les sentiers semblent encore peu balisés.